Les espèces protégées
L’abeille noire
L’abeille noire de Savoie (Apis Mellifera Mellifera) est une espèce locale plus trapue que les autres sous-espèces européennes. De couleur brun foncé à noir, c’est une abeille robuste qui supporte les hivers en montagne quand ses cousines ne survivent pas aux premières gelées. Butineuse infatigable et pollinisatrice remarquable, douée d’une grande vivacité en vol, elle est prête à réagir au quart de tour pour éloigner les intrus et protéger la colonie. Certains voient dans ce mécanisme d’auto-défense une agressivité supérieure à la moyenne mais l’abeille noire, lorsqu’elle n’est pas hybridée, est plutôt docile.
Le conservatoire des Encombres œuvre pour la protection de cette abeille. Préservée de l’hybridation par de hauts sommets qui sont autant de barrières naturelles, elle y est également protégée de l’apiculture intensive par des femmes et des hommes qui partagent cette éthique.
Grâce à son rucher de fécondation, à la collecte des essaims, à l’analyse génétique et à l’élevage de reines, le conservatoire des Encombres œuvre activement au maintien de la diversité génétique d’une population d’abeilles noires non hybridées, dans les conditions les plus proches du naturel.
Par ailleurs, pour sensibiliser et mettre en valeur ces actions, la commune a ouvert en 2019 la Maison de l’abeille noire et de la nature. Au travers d’outils interactifs et de courts films, découvrez les origines de l’abeille noire, la vie de la colonie, la fabrication du miel et bien d’autres surprises. La Maison de l’abeille noire et de la nature est située au Plan d’Eau des Bruyères, en contrebas de la station des Menuires

Les oiseaux de montagne
La commune et ses domaines skiables sont engagés dans la convention de suivi GPS des oiseaux de montagne sur le territoire des Trois Vallées. Ce programme d’étude, encadré par le Parc national de la Vanoise, l’Office Français de la Biodiversité (OFB) ou encore l’Office national des Forêts (ONF) consiste à capturer des individus pour les équiper de balises GPS et suivre leurs déplacements pour analyser leurs comportements face aux dérangements liés aux activités et aux infrastructures hivernales.
Si les travaux de recherche se poursuivent, au moins jusqu’en 2027, des applications concrètes ont déjà émergé pour préserver ces espèces comme le tétras lyre ou l’aigle royal. En effet, une zone de quiétude a été créée en 2024 sur le secteur de La Masse aux Menuires. De même, un travail de concertation a été engagé avec l’association de vol libre Belleville Air Force afin d’éviter les départs à proximité des aires de reproduction des aigles lors de la période sensible.

Le Chardon bleu
Eryngium alpinum de son nom latin, le chardon bleu des Alpes est également appelé la Reine des Alpes ou Panicaut des Alpes. Cette plante herbacée vivace peut mesurer jusqu’à 1 m de haut et vivre plus d’une soixantaine d’années. Elle affectionne les pentes raides (couloir d’avalanches) de 1 500 à 2 000 mètres d’altitude et les sols calcaires, profonds et assez frais.
Cette espèce est considérée d’intérêt patrimonial par sa beauté et sa rareté. Elle était pourtant largement présente par le passé et même célébrée chaque année à l’occasion de la fête du chardon bleu à Saint-Jean de Belleville, où des bouquets étaient distribués.
La commune des Belleville possède 3 stations de chardons bleus au sein des vallées des Encombres et du Nant brun : La Gittaz, Lachat, et Le Planay. Cette dernière est notamment l’une des plus importantes du Parc de la Vanoise.
Afin de préserver cette espèce vulnérable et l’ensemble de son habitat, la commune et le Parc national de la Vanoise mène des actions de suivi et de préservation du chardon bleu, notamment par des interdictions de pâturage avant le 15 août sur La Gittaz.

Les zones humides
Les zones humides sont caractérisées par la présence d’eau, qu’elle soit en surface ou dans le sol, de façon permanente ou temporaire. Ce sont des zones de transition entre terre et eau qui abritent une faune et une flore typique.
Ces milieux fournissent de multiples services utiles tant à l’équilibre des écosystèmes naturels qu’aux activités humaines :
- Rétention des eaux en période d’inondation ;
- Préservation de la ressource en eau en période de sécheresse ;
- Épuration de l’eau (azote et phosphore) ;
- Limitation de l’érosion des sols ;
- Stockage du carbone ;
- Régulation climatique ;
- Fourniture de ressources naturelles ;
- Réservoir de biodiversité pour de nombreuses espèces ;
- Usages récréatifs.
La vallée des Belleville abrite plus de 400 zones humides et s’est dotée depuis près de 15 ans d’un plan d’actions en faveur de leur préservation et de leur restauration, en collaboration avec le Parc national de la Vanoise, le Conservatoire d’espaces naturels de Savoie et les domaines skiables. De nombreuses actions sont ainsi conduites en faveur des zones humides :
- Restauration (ex : la reconnexion de la Tourbière du Plan de l’Eau au torrent de Péclet ou le comblement des drains de la zone humide des Allamands) ;
- Préservation par des opérations de gestion comme l’obstruction des drains en domaine skiable pendant la période estivale ;
- Sensibilisation du grand public par des animations du Parc de la Vanoise ou des animations « nature » de la commune ;
- Suivis naturalistes réguliers ;
- Accompagnement des agriculteurs par la mise en place d’un bail rural à clauses environnementales encadrant les pratiques concernant les zones humides.
